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Rivière
A Liliana, Guillaume, Géraldine, Geert
mars 2008
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Mon moulin tourne au bord de l’eau
Roule au gré du courant des algues
Glisse des bulles au creux des vagues
Bruisse et murmure joyeux échoMonte et descend vide ses aubes
Fraîches limpides ruisselantes
Irrigue des fleurs frissonnantes
Tiges en tapis dressées dès l’aube…Mon moulin mouille des allées
De tulipes et de giroflées
Lits de jonquilles jaillissantes
Buissons de sagaies scintillantesDistille lys et tamaris
Pelouses de sauges et d’iris
Touffes de frêles ancolies
Pavots et mauves alanguiesRavit le cœur du promeneur
L’invite à d’humides caresses
Quand en son canot il paresse
Essaim pesant calmant vibrant…
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Passent des chevaux de labour
Le long du chemin de halage
L’appel du large se fait chair
Emeut effeuille effleure affleureLente pénétrante tendresse
S’abreuve aux intimes cascades
S’épanouit et se régale
Tremble frémit l’instant brûlantS’enfuit inexorablement
Avant au loin de disparaître
Fugitive douleur de l’être
Espérant un attachement. -
Après telle félicité
Cet élixir peut affligerTant de beauté peut nous glacer
Le désert de pleurs inonderMais les saules ne pleurent guère
Leur élégance désaltèreIls nous pardonnent nos erreurs
Nous donnent envie d’être meilleurs.Ecoute un peu comme elle s’écoule
Ma rivière aux mille détours
Entend le choeur serré des hommes
Dans les roseaux comme il résonne…
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Mon moulin sommeille au soleil
Chante la joie et le bonheur
Danse douceur chaleur saveur
Bénit l’ardeur et la ferveurRemercie les beaux dansheureux
et les divines dansheureuses
D’ici, de loin, de jour, de nuit
Mon moulin dort, le meunier aussi.